Qu'est-ce que le web headless ?

Au tout début du web, conception et mise-à-jour des sites internet ont longtemps été l’apanage des développeurs informatiques. L’émergence des CMS ou solution de gestion de contenus a bousculé cet ordre établi permettant à toutes et à tous, et plus particulièrement aux non-développeurs de modifier les contenus des sites web. Ces solutions n’ont eu cesse de s’enrichir fonctionnellement jusqu’à ce que le marché fasse émerger un autre type de solution de gestion de contenus, les CMS découplés, également connus sous le nom d’headless CMS. Pour comprendre cette évolution, les spécialistes de notre agence headless CMS vous invite à un tour d’horizon de l’univers de la gestion de contenus des origines du CMS, jusqu’aux architectures headless et plateformes d’expérience digitale en passant par l’explosion des boutiques en ligne et du ecommerce.

La tendance technologique n°1 pour les 5 années à venir.

GARTNER.

Frise chronologique sur l’histoire des CMS

À l’origine, le CMS

Avant, de parler web headless, il faut tout d’abord revenir à l’origine des CMS (Content Management System), aussi appelés logiciels de gestion de contenus. Ces logiciels permettent de concevoir, gérer et mettre à jour des sites web et des applications mobiles de façon simple. Il est possible de parler de CMS dès l’instant où une plateforme web permet de gérer séparément la forme et le contenu. Les CMS permettent aussi la structuration du contenu d’un site web comme les catégories, les pages ou encore les articles mais également la hiérarchisation des utilisateurs, c’est-à-dire administrateur ou contributeur par exemple.

Les premiers CMS ont vu le jour au début des années 2000. Au départ, ce marché émergent est essentiellement couvert par des progiciels dit “propriétaires” dont l’usage est assujetti à redevance (licence payante). C’est avec l’émergence des solutions open-source que ce type de progiciel va se diffuser de manière significative et devenir réellement populaire via des solutions comme Mambo (aujourd’hui appelé Joomla) et SPIP. EZ Publish, Drupal et WordPress ont également vu le jour dans la foulée. Au-delà de la valeur ajoutée apportée, c’est l’amalgame gratuité et open-source qui a sans doute contribué à cet essor. Open-source oblige, les CMS les plus populaires sont bâtis sur une architecture LAMP. Linux est mis à contribution comme système d’exploitation de serveur. Apache permet depuis Linux de faire du web (serveur http). MySQL est le système de base de données qui permet de stocker et gérer les données tandis que Php fait office de langage de programmation. Au fil du temps, les solutions les plus avancées techniquement comme eZ Publish et Drupal se sont appuyées sur des frameworks tiers (Symfony) pour proposer des environnements complets de développement et encourager la mise au point de services et fonctionnalités inédits. La première marche vers les CMS headless est franchie !

Schéma CMS traditionnel

L’émergence de systèmes de boutiques en ligne et du commerce en ligne

À l’instar des CMS open-source, il existe de nombreuses solutions dédiées à la conception, la réalisation et la gestion de boutiques en ligne et de sites e-commerce. Pour les plus célèbres d’entre elles, contemporaines des premiers CMS découplés, elles offrent principalement de gérer à la fois le catalogue de produits, les commandes, les promotions et les livraisons mais s’avèrent souvent limité du strict point de vue de la gestion de contenus. PrestaShop et Magento trustent sont à deux une part non négligeable du marché. Il est également possible de recourir à l’utilisation d’extensions ecommerce afin de convertir un CMS “classique” comme WordPress ou Drupal en une plateforme ecommerce complète. L’émergence de Shopify est venu rebattre les cartes dernièrement.

Une nouvelle philosophie : les CMS headless ou solutions de gestion de contenus découplées et les API

En 2010, bien que les CMS open source connaissent une popularité toujours croissante, une nouvelle philosophie voit le jour, celle des CMS découplés.

Comme vu précédemment, avant cette date tous les composants du progiciel sont comme regroupés dans une “boîte noire” : le front-office (les écrans visibles sur Internet), le back-office (les écrans utilisés pour administrer le site web), les API, voire la base de données. La moindre modification d’une partie du site est alors susceptible d’impacter l’ensemble des composants. Dans ce contexte, chaque montée de version majeure s’apparente à un long et périlleux parcours du combattant.

Sous l’influence notamment de Dries Buytaert, l’éminent créateur de Drupal, les plateformes ont donc été découpées en back-office, front-office, base de données et API. L’API pour Application Programming Interface est une interface de programmation d’application, qui permet d’établir des connexions entre plusieurs logiciels dans un objectif d’échange de données. Elle permet donc de connecter entre eux les diffèrents composants du CMS. L’émergence des CMS découplés est donc intrinsèquement liée à la montée en puissance des API.

Entre 2012 et 2015, tout est réuni pour passer aux CMS headless et profiter de ses nombreux avantages (davantage de possibilités et de flexibilité), et laisser de côté les architectures classiques jadis offertes par les CMS traditionnels.

Front-office : Le Front-office est l’ensemble des processus tant matériels que financiers et humains en interaction avec les clients et/ou les consommateurs de l’entreprise.

Back-office : Le back-office, système informatique de gestion qui n’est pas en relation directe avec la clientèle : stocks, traitement des formulaires ou des bons de commande.

Schéma CMS découplé

Quels sont les différents niveaux du headless ?

Avant l’émergence du headless et des API, l’informatique en général et les services logiciels en particulier étaient encore fortement marqués par un modèle “monolithique”, où tous les composants d’un système informatique sont regroupés et interdépendants. Grâce à la philosophie headless, ce modèle autrefois très rigide est découpée en plusieurs composants formant des échelles différentes. Comme nous l’avons vu précédemment, le premier niveau de découplage, le plus petit aussi, est le CMS. La solution de gestion de contenus, peut à son tour faire partie d’un système plus global. Il s’agit de l’architecture découplée. Cette dernière, à son tour, peut-être un composant d’un système d’information, le plus haut niveau de découplage possible.

La notion de découplée est alors schématisée sous la forme suivante :

Les 7 bénéfices d’un CMS découplé

Une architecture découplée permet 7 principaux bénéfices qui sont les suivants :

  1. Architecture souple, scalable et fonctionnellement évolutive ;
  2. Stricte indépendance entre front-end et back-end ;
  3. Niveau de personnalisation quasi-infinie ;
  4. Stack technique facile à prendre en main par les développeurs ;
  5. Aucune dépendance vis-à-vis de la roadmap d’un CMS ;
  6. Moins de failles de sécurité ;
  7. La possibilité d’utiliser les données et contenus pour des front-end hétérogènes.
Schéma CMS traditionnel vs CMS headless

L’émergence du commerce headless

Si le commerce headless est aujourd’hui une opportunité pour les marques et les enseignes c’est avant tout parce qu’il offre tout d’abord de nombreux avantages pour améliorer l’expérience client mais également parce qu’il offre la possibilité de composer des systèmes capables de s’adapter aux besoins de l’organisation. À l’instar du web headless dont il s’inspire librement, le headless commerce est notamment caractérisé par la séparation des back-end et front-end. Comme indiqué précédemment, cela permet par exemple de modifier tout ou partie des composants du front-end (sites et applications mobiles ecommerces) ou du back-end de manière séparée afin qu’une modification n’affecte pas l’ensemble du système.

5 avantages du commerce headless pour le ecommerce

Le commerce headless a permis au commerce en ligne d’évoluer au même rythme que les tendances du marché, c’est-à-dire simplement et rapidement. Voici 5 avantages que le commerce headless apporte à l’ecommerce :

  • La possibilité de créer rapidement des pages supplémentaires, d’ajouter des articles et du contenu sur les sites web ou l’app ;
  • La possibilité de passer entièrement à l’omnicanal : il est possible de publier sur tous les canaux comme les ordinateurs, mobiles, tablettes mais pas seulement. Le headless permet d’être présent sur d’autres front tels que les affichages digitaux en magasins physiques comme les bornes de commandes ;
  • Une maîtrise totale de l’architecture du site : le headless permet de rajouter des bases de données par exemple ou de créer des mini sites dédiés à des périodes de fortes affluences ;
  • Une personnalisation quasiment illimité de l’expérience client (CX) ;
  • Up-lift Marketing : l’architecture du headless commerce permet de modifier les fonctionnalités d’un site au même rythme que les évolutions des tendances du marché.

À la lumière de ces 5 avantages, on comprend mieux comment la philosophie headless et les techniques de découplage font progresser l’ecommerce.

En 2015, les plateformes d’expérience digitale font leur apparition. Pour une bonne partie d’entre elles, il s’agit de CMS qui se sont professionnaliser à destination du marché B2B. Liferay et EZ Publish par exemple, ont rapidement manifesté cette volonté d’étendre le champ des fonctionnalités offert par leurs solutions respectives (des CMS classiques) à des usages métiers à destination avant tout des professionnels. Ils ont donc progressivement pris la forme de plateformes d’expérience digitale.

Du CMS vers des plateformes d’expérience digitale

Aujourd’hui, la création de relations de confiance durables entre une entreprise et ses clients n’a jamais été aussi primordiale. En effet, il existe une nouvelle génération de plateformes d’expérience digitale aussi connues sous l’acronyme DXP (Digital Experience Platform) qui offre à l’entreprise l’opportunité de fournir une expérience en ligne unique à ses collaborateurs et clients.

Selon Gartner, une DXP est « un ensemble intégré de technologies et de processus prenant en charge la composition, la gestion, la fourniture et l’optimisation de l’expérience du client à travers tous les points de contact de son parcours. Le “client” est défini au sens large en tant que consommateur, partenaire, employé, citoyen, fournisseur, etc. Les DXP prennent en charge plusieurs cas d’utilisation, tels que le B2B , le B2C  et le B2E » .

Plus **simplement une DXP  est une plateforme qui est destinée à toute personne interne à l’entreprise, c’est-à-dire les employés et externe c’est-à-dire les clients d’une organisation, et qui offre une expérience personnalisée à chaque utilisateur via différents canaux numériques. Cependant, ces deux types de solutions sont différentes mais souvent complémentaires. Le CMS va fournir aux sites web et applications mobiles d’une entreprise les outils qui lui sont indispensables pour diffuser des contenus comme les outils d’édition, de gestion des flux de travail, de création de rapports, d’organisation, de sécurité ou encore d’administration des utilisateurs. Alors qu’une plateforme de gestion de l’expérience numérique quant à elle, permet de gérer les contenus ainsi que les services issus de ces contenus. Elle propose l’évolution, l’automatisation et la diffusion sur tous les canaux disponibles. Une DXP influe sur une expérience, ce qui signifie qu’elle ne peut fonctionner sans à sa base un CMS.

L’utilisation d’un CMS peut suffire pour des structures ou projets de tailles modestes mais dans la plupart du temps elle est complétée par un DXP pour assurer une bonne expérience client. Plus simplement, une plateforme DXP se développe sur le même principe qu’un CMS en offrant cependant un degrè de personnalisation bien plus avancé.

Schéma CMS vs DXP

Une évolution des systèmes de gestion de contenu

Depuis une vingtaine d’années, nous pouvons observer l’évolution des systèmes de gestion de contenu et la façon dont cela impacte aujourd’hui toutes les organisations. Depuis les startups jusqu’aux grandes enseignes en passant par les PME et ETI, les CMS leurs permettent de gérer leurs sites web et applications simplement sans être obligatoirement développeur.

Si les CMS headless se substituent progressivement aux CMS traditionnels, l’adoption de cette nouvelle technologie s’accélère via le commerce en ligne, l’avénement du commerce headless et des plateformes d’expérience digitale.

Ces CMS ne cessent d’offrir aux organisations l’opportunité de fournir une expérience en ligne unique à leurs collaborateurs et clients grâce notamment à la souplesse, la scalabilité et la fonction évolutive de leur architecture. Mais également au niveau de personnalisation quasi-infini et une stack technique facile à prendre en main par les développeurs.

Plus simplement, les CMS headless permettent à tous de gérer un site web ou une application mobile sans obligatoirement avoir de connaissance en code.

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